Vie de Sœur Marie Germaine : une page de l'histoire de Saint Paul
Germaine Charlassier est née à Saint Paul le 22 octobre 1900. Elle était l'aînée de six enfants. Son père était viticulteur à Saint Paul. Elle prit conscience de sa vocation religieuse lors d'une mission dans sa paroisse en 1930.
Ayant entendu l'appel du Seigneur, elle fut accompagnée dans ce cheminement par l'abbé Banneau, curé de Saint Paul de 1921 à 1936. Pour réaliser ses aspirations et concilier ses devoirs familiaux, elle prit contact avec la congrégation des "Servantes de Jésus au Très Saint Sacrement" qui groupe autour d'un centre directeur à Toulouse des personnes attirées par l'idéal et une culte spécilement tourné vers la Sainte Eucharistie. Les sevantes de Jésus Hostie sont dispersées dans la société civile et deviennent des auxilliaires précieuses des prêtres dans les paroisses. Elles sont gardiennes de l'église en tant que catéchistes, en aidant les malades, les personnes en difficulté et bien d'autres choses encore.
La prise de voile de Germaine Charlassier eut lieu le 10 mars 1933 dans la chapelle de l'hôpital de Blaye, en présence de l'abbé Banneau, des soeurs de Nevers et d'une soeur de son ordre. De 1933 à 1957, Germaine a vécu dans la maison familiale en compagnie de ses parents.
A Saint Paul, tout le monde connaissait "Mademoiselle Germaine". Non seulement elle assurait avec beaucoup de dévouement, d'amour, de vigilence son service auprès des prêtres et de son église, mais elle était au service de tous. On disait d'elle : "Les curés passent mais Mademoiselle Germaine reste." Elle connaissait tout le monde, du plus jeune au plus âgé, toujours prête à écouter les confidences des uns et à réconforter les autres. Elle parcourait inlassablement sur son vélo tous les endroits de la commune. Elle s'occupait des différents mouvements : Bérets Blancs, Âmes Vaillantes, Les Croisés et la Dizaine après l'école, le mois de Marie, les reposoirs et les processions. Elle organisait avec beaucoup de talent les kermesses et les spectacles dont les plus âgés se souviennent encore ! Elle savait fédérer et mettre à contribution les bonnes volontés qui l'entouraient, en particulier ses indéfectibles soutiens : Madame Bayle, Monsieur Maurice et Monsieur Sauzeau.
A la mort de son père, elle s'est installée au presbytère de Saint Paul, humble servante des prêtres qui s'y sont succédés. Lorsqu'elle s'est sentie trop âgée pour assurer son service, elle a demandé à Madame Bayle de faire venir Mademoiselle Pezzi pour assurer l'entretien de l'église en échange d'un logement.
Elle s'est alors retirée dans la maison que lui avait léguée Madame Goupil. S'il est une ancienne figure saint-paulaise populaire chez nous, c'est bien celle de Madame Goupil, élevée dans une famille bourgeoise. Cette maison (actuelle maison paroissiale) fut une école libre dirigée par les religieuses de la doctrine chrétienne qui trouvaient en Madame Goupil leur meilleure bienfaitrice. Sur la fin de sa vie, après bien des deuils successifs, celle-ci a du elle-même venir vivre dans cette maison.
"Je vous la confie en dépôt" dira-t-elle ensuite à Mademoiselle Germaine, "soyez une bonne gardienne et lorsque le moment arrivera, vous la transmettrez à cette paroisse que vous aimez tant. Ce sera le gage de mon dernier amour pour elle." Après la mort de Mademoiselle Germaine le 18 juillet 1989, cette maison est devenue "Maison paroissiale de Saint Paul" comme l'avait souhaité Madame Goupil.
Quelques phrases de l'abbé Banneau au mois de juin 1996, en hommage à Mademoiselle Germaine :
"En mon nom et en celui de mes successeurs, je remercie la très chère soeur Marie Germaine de maintenir son dévouement malgré l'âge, une santé déficiente et des yeux qui s'éteignent. Son exemple d'esprit de sacrifice et d'humilité m'a fait le plus grand bien. Je pense que ses chères protectrices dans le ciel : Madame Descombes et Madame Goupil ont part à ce succès. Il ne faut pas qu'un tel exemple tombe dans l'oubli."