Méditations sur l'Avent
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Voici le saint temps de l'Avent, il me semble que c'est tout spécialement celui des âmes intérieures, de celles qui vivent sans cesse et à travers tout « cachées en Dieu avec Jésus-Christ » au centre d'elles-mêmes, dans l'attente du grand mystère. Faisons le vide dans notre âme afin de Lui permettre de s'élancer en elle pour venir lui communiquer cette vie éternelle qui est la sienne. Et puis, dans le silence de l'oraison, écoutons le, Il est le « Principe », qui parle au-dedans de nous, et n'a-t-Il pas dit : « Celui qui m'a envoyé est vrai et tout ce que j'ai entendu de Lui, moi je le dis » ? Demandons-Lui de nous rendre vrais dans notre amour, c'est-à-dire de faire de nous des êtres de sacrifice, car il me semble que le sacrifice n'est que l'amour mis en action : « Il m'a aimé, Il s'est livré pour moi.» J'aime cette pensée que la vie du prêtre (et de la carmélite) est un Avent qui prépare l'Incarnation dans les âmes, David chante en un psaume « que le feu marchera devant le Seigneur ». Le feu, n'est-ce pas l'amour ? et n'est-ce pas aussi notre mission de préparer les voies du Seigneur par notre union à Celui que l'Apôtre appelle un « feu consumant » ? A son contact notre âme deviendra comme une flamme d'amour se répandant dans tous les membres du corps du Christ qui est l'église ; alors nous consolerons le Cœur de notre Maître et Il pourra dire en nous montrant au Père : « Déjà je suis glorifié en eux ». Lettre 250 – novembre 1905 Penses-tu ce que ce devait être en l'âme de la Vierge, lorsqu'après l'Incarnation elle possédait en elle le Verbe Incarné, le Don de Dieu... En quel silence, quel recueillement, quelle adoration elle devait s'ensevelir au fond de son âme pour étreindre ce Dieu dont elle était Mère. Ma petite Guite, Il est en nous. Oh ! tenons-nous tout près de Lui, en ce silence, avec cet amour de la Vierge ; c'est comme cela que nous passerons l'Avent, n'est-ce pas ? Lettre 183 à sa soeur – 22 novembre 1903 |