L'Epiphanie du Seigneur
« Nous avons vu se lever son étoile. » Les mages, attentifs aux signes cosmiques et aux prophéties d'Israël, se laissent conduire jusqu'à Bethléem. A la vue de « l'enfant avec Marie, sa mère », leur recherche intellectuelle laisse place à l'émotion. Ils expérimentent une « très grande Joie », fruit de la présence de l'Amour. Tombant à genoux, ils se prosternent, ils adorent. Ils reconnaissent en Jésus le Roi des Juifs, autrement dit la manifestation de la transcendance divine. A travers l'offrande de l'or de l'encens et de la myrrhe ils lui soumettent symboliquement ce qu'ils ont de plus précieux : leur avoir, leur savoir et même leur croyance. Leur humilité les ouvre à une nouvelle perception de la réalité puisqu'il leur est donné, dans un songe, de discerner la malveillance d'Hérode et d'y échapper. En ce sens ils méritent le titre de rois que leur donne la tradition. Quels que soient leur philosophie, leur religion, leur théologie, leurs rites, leur clocher... du fait de s'incliner devant le Christ, ils participent à sa royauté, ils contribuent à l'avènement de la Lumière dans le monde. Quant à Hérode, soumis à sa propre inquiétude, il ne peut pas accueillir sereinement la nouvelle apportée par les mages. Il y voit une menace pour son propre pouvoir. S'il donne une apparence de bien à sa recherche de l'enfant, ce n'est que pour asseoir sa soif de domination. Il est centré sur lui-même, sur ses intérêts. Il est destructeur et pervers. Et pourtant lui aussi participe à l'aboutissement de la recherche des mages ! En chacun de nous cohabitent un Hérode, roi fantoche, égocentrique, inquiet de ses prérogatives, et un Mage porteur de Lumière parmi les porteurs de Lumière : saurons-nous contribuer à l'avènement de la Lumière dans le monde ? Soeur Agnès Valay
Abbaye Sainte Marie du Rivet |
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