Intentions et honoraires de messe

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Faire célébrer des messes pour les défunts : est-ce bien nécessaire ? Et n’est-il pas choquant de payer pour cela ? Réponse du Père Paul Préaux, modérateur général de la Communauté Saint-Martin, qui fut recteur du sanctuaire Notre-Dame de Montligeon, consacré à la prière pour les âmes délaissées du purgatoire.

Messes pour les défunts : dans quel but, et pourquoi sont-elles payantes ?

"Pourquoi les défunts ont-ils besoin que l’on fasse célébrer des messes à leur intention ?

Parce que certains d’entre eux sont morts « inachevés », avec des distorsions de l’âme, et ont encore besoin d’être guéris, transfigurés dans l’amour. Le Catéchisme de l’Église catholique rappelle que l’Église est constituée de « trois états » : ceux qui « continuent sur terre leur pèlerinage », ceux qui« sont dans la gloire, contemplant dans la pleine lumière le Dieu un en trois Personnes » et ceux qui, « ayant achevé leur vie, se purifient encore ». Car « Tout péché, même véniel, entraîne un attachement malsain aux créatures, qui a besoin de purification, soit ici bas, soit après la mort, dans l’état qu’on appelle purgatoire ».

Nous tous qui sommes membres de l’unique Corps du Christ – pèlerins sur la terre, âmes du purgatoire et bienheureux du ciel – nous sommes liés les uns aux autres. C’est ce que l’Église appelle la communion des saints. En vertu de cette communion, nous, les pèlerins sur terre, nous pouvons aider les âmes du purgatoire à se purifier. L’Église nous y encourage : « La pensée de prier pour les morts, afin qu’ils soient délivrés de leurs péchés, est une pensée saine et pieuse », rappelle le concile Vatican II.

Cependant, on ne doit pas perdre de vue que c’est l’action de l’Esprit Saint qui guérit les distorsions dont souffrent les âmes du purgatoire. Or, cette action trouve sa plénitude dans le sacrement de l’Eucharistie. Actualisant l’offrande que Jésus a faite de lui-même à son Père, l’eucharistie contient tout le trésor spirituel de l’Église, en fait son unité tout entière. Sa fécondité est inestimable. Aussi, on ne peut rien faire de mieux (ni même d’aussi bien) pour un défunt que de faire célébrer une ou des messes pour lui.

Pourquoi paye-t-on pour faire célébrer une messe, n’est-ce pas choquant d’associer ainsi la messe et l’argent ?

Il ne faudrait pas dire « payer », mais « offrir », et pas nécessairement de l’argent. Cela vaut d’ailleurs non seulement pour les messes célébrées pour une intention particulière, mais pour le sacrifice eucharistique en général. J’insiste : la messe est un sacrifice. On n’y participe pas « du bout des lèvres ». Il faut donner de soi-même : ses joies, ses peines, le fruit de son travail, ses biens, comme le fit la veuve dont parle Jésus dans l’Évangile, et même sa propre vie. C’est avec tout son être qu’on s’engage pour s’associer étroitement au sacrifice du Christ.

En Afrique, chacun vient à la messe avec son produit. Autour de l’autel, il y a des poules, des bananes, des agneaux… On entend caqueter et bêler ! C’est une façon pour chacun de signifier qu’il veut s’unir à l’offrande du Christ lui-même. Bien sûr, on pourrait aussi ne rien verser pour faire dire une messe, ou donner autrement. Mais cela permet de pratiquer la charité. Et d’établir un lien entre la charité et ce si grand sacrement, source et sommet de toute la vie de l’Église, qui vit de la charité qui vient de Dieu.

Que voulez-vous dire par « pratiquer la charité » en offrant une messe ?

L’offrande en argent qui accompagne une demande de messe n’est pas le paiement d’une célébration, car la messe, qui a une valeur infinie, n’a pas de prix. « Tout l’or du monde, tout l’argent du monde, ne paierait pas le saint sacrifice de la messe », rappelait le bienheureux Antoine Chevrier (1826 – 1879).

On n’achète pas Dieu : c’est lui qui nous a rachetés, au prix de son sang. Et sa bienveillance nous est définitivement acquise.
Faire dire une messe n’est pas non plus un acte magique, qui, notamment, dépendrait de la quantité d’argent versée. La foi et la charité sont nécessaires.

Mais alors ? Les seize euros que l’on donne habituellement pour une messe permettent aux fidèles de contribuer aux besoins de l’Église, en particulier à la subsistance des prêtres. Faire dire une messe pour les défunts est donc non seulement un acte de charité, dans la communion des saints, envers ceux qui nous ont quittés, mais aussi un acte de partage et de solidarité, envers nos frères qui cheminent avec nous sur la terre."

Père Paul Préaux

La messe n'a pas de prix. Mais dès les origines, les fidèles ont voulu participer à l'Eucharistie par des offrandes en nature ou en espèces. Elles étaient destinées à assurer les frais du culte, la subsistance des prêtres, la vie de l'Eglise. C'est l'origine de la pratique des "honoraires de messe" qui s'enracine dans l'Ancien Testament où le prêtre recevait une part des sacrifices faits à Dieu. Le prêtre doit toujours pouvoir "vivre de l'autel". Le code de droit canonique légitime cette pratique et la réglemente.La messe est le sacrement le plus important et l'acte principal de toute vie chrétienne. L'Eglise permet aux fidèles de s'associer plus étroitement à ce sacrifice offert à Dieu par une intention particulière confiée au célébrant.

Aujourd'hui, la vie matérielle de l'Eglise et de son clergé repose donc sur cette contribution volontaire des fidèles. Offrir une messe à une intention particulière est à la fois une charité temporelle qui assure la subsistance des prêtres, et une charité spirituelle qui donne les grâces efficaces de la messe à ceux qui en profitent.

Le montant de l’offrande de messe est fixé à 18 euros. Il est également possible de confier ses intentions dans le cadre d’une neuvaine (neuf messes consécutives) avec une offrande de 170 euros ou d’un trentain (série de trente messes célébrées pour un défunt) avec une offrande de 526 euros.

Il est possible de prier par exemple :

  • Pour vos défunts : Vous demandez à Dieu de les accueillir auprès de Lui dans sa lumière.
  • Pour vos proches ou pour vous-même : Parents, enfants, amis, voisins… Vous demandez à Dieu de les aider à passer un moment difficile, maladie, échec, difficultés familiales...
  • En action de grâce : Tout simplement pour dire merci.

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