Synode sur la jeunesse
Depuis deux semaines se déroule à Rome le Synode des évêques sur le thème de la jeunesse, la foi et le discernement vocationnel, thème désiré par le pape François et qui trouve un écho particulier en ces semaines marquées par des affaires touchant aux dérives sexuelles de certains clercs. Parmi les évêques français convoqués, voici l’intervention de Mgr. Emmanuel, évêque auxiliaire de Lyon, et qui touche à la sexualité chez les jeunes. Extraits…
« La sexualité est un extraordinaire cadeau du créateur…/… Malheureusement les jeunes la reçoivent souvent aujourd'hui par le prisme de la pornographie (qui les atteint presque tous) ou du silence gêné de générations qui n’ont pas toujours eu les clés pour proposer une éducation solide dans ce domaine. Comment transmettre aux jeunes d’aujourd’hui une parole d’espérance, qui soit à la fois réaliste et constructive, sur la question de la sexualité, comment ne pas les décourager face aux belles exigences que l’Église propose et qu’ils considèrent parfois comme inatteignables ou dépassées ?
Face aux questions de pédophilie qui secouent l’Église, les jeunes sont exigeants à notre égard…/… ils nous tournent vers l’avenir en nous demandant fermement que l’Église soit une maison sûre. Face aux péchés scandaleux ou au silence gravement coupable de certains de nos frères, mais l’expérience biblique doit nous donner la force d’affirmer que la révélation de ce péché est une chance et une espérance. Dans le contexte actuel, au nom des victimes, nous devons considérer que la révélation du péché porte en elle-même la possibilité de la rédemption, la possibilité pour les victimes de se reconstruire, la possibilité pour les bourreaux de répondre de leurs actes, de se guérir et de se convertir, la possibilité pour l’Église de vivre un renouveau profond. Nous n’avons pas à défendre l’institution, mais nous devons avant tout protéger les enfants et les jeunes.
Pour eux…/… nous devons réinventer un accompagnement pour tous, sans oublier ceux qui se sentent hors de nos cadres vocationnels parce, ni mariés, ni consacrés, ils vivent difficilement leur célibat non choisi ; sans oublier non plus ceux qui se sentent marginalisés de par leur orientation sexuelle. A tous nous devons proposer un chemin réaliste de bonheur et de sainteté.
N’ayons pas peur de la sexualité ! A l’ouverture de ce synode, il est capital de rappeler combien … nos jeunes et nos séminaristes puissent être éduqués pour bien éduquer. Puisse ce synode, nous aider à mesurer et fortifier notre responsabilité éducative et répondre à l’appel d’espérance que la jeunesse nous envoie ! »