édito du 30 avril 2023
Journée Mondiale de Prières pour les Vocations Dimanche 30 avril 2023
« Appelés à accueillir le regard de Dieu
On attribue ces mots à Michel-Ange Buonarroti : « Chaque bloc de pierre renferme une statue et c'est au sculpteur de la découvrir ». Si tel est le regard de l'artiste, c’est bien encore plus de cette manière que Dieu nous regarde : dans cette fille de Nazareth, il a vu la Mère de Dieu ; dans le pêcheur Simon, fils de Jonas, il a vu Pierre, la pierre sur laquelle il a construit son Église ; dans le publicain Lévi, il a vu l'apôtre et évangéliste Matthieu ; dans Saul, le dur persécuteur des chrétiens, il a vu Paul, l'apôtre des Gentils. Son regard d'amour nous atteint toujours, nous touche, nous libère et nous transforme, faisant de nous des personnes nouvelles.
Voilà la dynamique de toute vocation : nous sommes rejoints par le regard de Dieu, qui nous appelle. La vocation, comme la sainteté, n'est pas une expérience extraordinaire réservée à quelques-uns. Un proverbe de l’Extrême-Orient dit : « l’homme sage regarde l'œuf et voit l'aigle ; il regarde la graine et voit un grand arbre ; il regarde un pécheur et voit un saint ». C'est ainsi que Dieu nous regarde : en chacun de nous, il voit des potentialités, parfois inconnues de nous-mêmes, et tout au long de notre vie, il travaille sans relâche pour que nous puissions les mettre au service du bien commun.
C'est ainsi que naît la vocation, grâce à l'art du divin Sculpteur qui, avec ses "mains", nous fait sortir de nous-mêmes, pour que se révèle en nous le chef-d'œuvre que nous sommes appelés à être. » Pape François.
Prendre l’initiative de l’appel : Dans la Lettre aux Catholiques de France, nos évêques ont invité les baptisés « à passer d’une pastorale de l’accueil à une pastorale de la proposition ». Aujourd’hui, il nous semble que la pastorale des vocations devrait se conformer à cette même transformation des mentalités ! C’est une nouvelle « culture de l’appel » qu’il nous faut insuffler dans toute la vie de l’Église.
Proposer de devenir prêtre, c’est avant tout croire que le Seigneur est fidèle à son Église.
Proposer de devenir prêtre, c’est développer en soi et dans la communauté catholique la conviction que toute vie chrétienne est déjà réponse à un appel de Dieu.
- Proposer de devenir prêtre, c’est comprendre la place essentielle de ce ministère dans la vie de notre Église et pour sa mission dans le monde.
- Proposer de devenir prêtre, c’est révéler à des frères qu’ils sont aimés du Christ et investis de sa confiance au point de pouvoir être appelés à le suivre comme l’ont fait les Apôtres.
Proposer de devenir prêtre, c’est manifester ouvertement que la réponse à cet appel du Christ et de son Église peut combler une existence d’homme
Une question d’amour
Les vocations, c’est d’abord, et surtout, une question d’amour… En effet, comme d’une source, tout vient du cœur du Christ, lui seul révèle l’amour infini de Dieu notre Père et qui entraîne à donner sa vie. Ceux et celles qui se savent aimés peuvent alors imiter leur Maître : « Pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux que l’on aime »… Nous ne pouvons répondre à notre vocation, par amour de Dieu et du prochain, que dans la lumière de l’Amour qui nous porte. Toute notre attention s’oriente vers cette révélation qui nous est faite : « Voyez comme il est grand, l’amour dont le Père nous a comblés… » (1Jean 3-1). Regardons vers le bon pasteur, le vrai berger : « le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis »… C’est dans la rencontre personnelle avec le Christ, et à sa suite, que peut s’éclairer le chemin de notre vie. C’est qu’Il se manifeste à nous comme Sauveur : « Il n’y a pas d’autre nom donné aux hommes qui puisse nous sauver » (Actes 4, 12). Sainte Thérèse de Lisieux a fait partager son désir, contagieux, « d’aimer Jésus et le faire aimer » : c’est pour cela qu’elle était venue au carmel. « Ma vocation, c’est l’amour … » « Je compris, écrivait-elle, que l’amour seul faisait agir tous les membres de l’Église et que si l’amour venait à s’éteindre, les apôtres n’annonçaient (n’annonceraient ?) plus l’Évangile »… Prier pour les vocations, c’est répondre soi-même à cet appel : « Toi, m’aimes-tu ? », et se disposer, humblement, à diffuser par toutes nos actions, surtout les plus ordinaires, cet amour qui fait vivre et qui change tout. Il continue de nous appeler, Celui qui est vivant. Ayons assez d’amour pour accepter d’être ses témoins.
Père Daniel Bertaud