édito du 27 février 2022
Depuis quelques temps, il y a un certain nombre de sujets que j’aurais aimé aborder avec vous, dans le cadre de l’édito, un comme la place de l’homélie suite à une étude récente expliquant pourquoi les fidèles catholiques s’ennuient pendant l’homélie ; ou bien de la réaction face à cette vidéo virale, sur les réseaux sociaux, mettant en avant deux jeunes se faisant filmer dans des attitudes provocantes dans une église parisienne. Mais c’est bien l’actualité que nous vivons depuis jeudi dernier qui a retenu toute mon attention, comme la vôtre, depuis ce jour où, sur notre continent européen, nous nous sommes réveillés en guerre dans ce déferlement d’armes, suscitant, peurs et pleurs d’hommes, de femmes d’enfants perdus sur le sol de l’Ukraine.
A défaut d’entrer dans le jeu des justifications journalistiques pour tenter d’expliquer ou de condamner cette intervention militaire, je me suis, comme beaucoup d’entre vous, résolu à déployer la seule arme qu’un chrétien peut déployer à volonté, celle de la prière. Invoquer la Vierge Marie, sous le titre de Notre-Dame de la Paix, c’est renouveler notre espérance envers celle qui a porté en son sein le Prince de la Paix et renouveler notre aspiration profonde à la paix, à la fois don de Dieu et fruit d’un combat spirituel sans cesse renouvelé. La paix se travaille, elle se pratique, elle est le fruit concret de la prière et de la miséricorde, comme en témoignent Frère Alois, prieur de la communauté de Taizé, et Valérie Régnier, présidente de la communauté de Sant’Egidio en France.
« Ne crains pas », exhorte le Seigneur (Is 43, 1) ; « Évite le mal, fais ce qui est bien, poursuis la paix, recherche-la », dit le psaume (Ps 33, 15). Comment cet appel rend-il les chrétiens apôtres de paix ? Une réponse me semble être au travers d’un passage de la lettre de St Jacques, entendue ces jours-ci : « La supplication du juste agit avec beaucoup de force. Le prophète Élie n’était qu’un homme pareil à nous ; pourtant, lorsqu’il a prié avec insistance pour qu’il ne pleuve pas, il n’est pas tombé de pluie sur la terre pendant trois ans et demi ; puis il a prié de nouveau, et le ciel a donné la pluie, et la terre a fait germer son fruit. » Au moment où nous entrons dans le temps du Carême et de son inévitable combat spirituel, puisse Dieu nous donner cette persévérance.
Abbé Jean-Laurent MARTIN votre curé