édito du 3 avril 2022

Partager sur: Partager sur Twitter Partager sur Facebook Partager sur Google+

Hebdomadier des secteurs Pastoraux de Blaye et de Bourg

Ce dimanche du 5ème dimanche du carême est consacré au pardon. Un pardon illustré par l'épisode de la femme adultère (il n'y a pas d'homme adultère dans la Bible à part David). Il est là pour nous signifier le mystère absolu du pardon des péchés dans le mystère de la croix. Ce mystère du pardon est au cœur même de ce qui se joue lors de la mort du Christ en croix. Le pardon des péchés sur la croix est un pardon total, absolu, gratuit et sans conditions. Il ne demande rien en échange, ni conversion, ni acte de contrition. C'est le cas pour cette femme qui n'est définie que par son acte et dont on ne sait rien. Elle est réduite à son péché. La seule parole de cette femme sera de dire que personne ne l'a condamnée, elle n'exprime aucun remord, ni engagement à changer de vie. Le pardon lui est donné gratuitement.

Ce pardon gratuit, ce salut sans conditions, nous pose question et peut nous révolter. C'est pour cela que la femme adultère a eu du mal à trouver sa place dans les évangiles et qu'on a cherché à atténuer la force du pardon. Pourtant, le seul fait qu'elle ait réussi à parvenir jusqu'à nous, prouve bien qu'il s'agit là d'une parole authentique de Jésus que l'on ne peut enlever. Heureusement que la femme adultère a survécu à toutes ses péripéties. Car elle est bien le signe de ce pardon des péchés que nous pouvons recevoir en Christ et dans sa croix. Elle est de la même veine que la Samaritaine et ses sept maris, que la parole du Christ sur les prostituées qui nous précèdent dans le royaume des cieux. Elle est là pour nous signifier ce qu'est le pardon de Dieu et ce qui nous est donné sur la croix.

Le fait même que cela nous choque est une invitation à penser à la place du pardon dans nos vies. Le pardon n'est ni facile, ni évident. Le pardon peut prendre du temps et il doit nous amener à regarder notre propre vie avant de condamner l'autre. Cet épisode est dans la ligne du Notre Père que nous récitons chaque jour quand nous disons pardonnes-nous nos péchés comme nous pardonnons aux autres. En fait dans le Notre Père, la femme adultère est l'un des seuls épisodes évangéliques présent en filigrane.

La question reste: savons-nous accueillir ce pardon dans nos vies et en vivre ?

Partager sur: Partager sur Twitter Partager sur Facebook Partager sur Google+