Dans la toute-puissance de l’Amour…

En ce dernier dimanche de l'année liturgique, nous sommes invités à professer mais également à célébrer la royauté du Christ. Proclamer la royauté de Jésus sur tout l'univers est, pour nous chrétiens, un motif de joie qui doit nous réjouir. Toutefois, nous français qui ne sommes plus trop habitués ou à l'aise avec ce concept de royauté, nous constatons que pour bien des gens, et même chez les chrétiens dits 'pratiquants', nous ne comprenons pas de quelle royauté il s'agit. La seigneurie du Christ sur l’histoire n’est pas évidente et n’est pas facile à discerner.

Et les textes que la liturgie nous propose ne semblent pas, u premier abord, nous venir beaucoup en aide. Lorsque Pilate interroge Jésus : « Es-tu le roi des Juifs ? », ce n’est pas Jésus qui affirme qu’il est roi, il lui répond simplement « Tu le dis de toi-même » transformant ainsi la question de Pilate en affirmation. Et pourtant, le récit laisse percevoir combien Pilate reste insatisfait de cette réponse. De plus, la déclaration de Jésus : « Ma royauté ne vient pas de ce monde », rend la situation de plus en plus compliquée. Pourquoi alors l’Eglise se contente de dire que le Christ est Roi de l’univers, alors que sa royauté n’est pas un royaume découpé sur une carte de ce monde ? C’est bien cela le jeu complexe de sa royauté.

En fait, cette solennité nous rappelle que le Christ n’est pas roi à la manière des rois sur cette terre mais il est le Roi-Serviteur, celui qui « s’est anéanti, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes […] devenant obéissant jusqu'à la mort, et la mort de la croix » (Ph 2, 7-8). Et il nous appelle à entrer dans son mystère de l’abaissement et du don de soi afin que tous nous régnions dans la gloire à ses côtés.

En réponse à cet appel du Christ Roi, depuis plus que deux mille ans, une foule innombrable de fidèles a courageusement suivi ce roi humble et doux pour témoigner et construire son Royaume. En ces temps troublés que nous vivons, puissions-nous, à l'invitation de la préface de ce jour, désirer sans cesse la venue de ce «  règne de vie et de vérité, règne de grâce et de sainteté, règne de justice, d’amour et de paix… »

Votre curé, Jean-Laurent MARTIN